Jeudi 12 février 2015, jour de l’aventure hivernale.
Joffrey et moi sommes des aventuriers... Mais, vacances obligent, nous nous réveillons qu’à 9h et nous nous préparons tranquillement pour cette expédition. Pour ce faire, un bon petit déjeuner et préparation des affaires. Nous emballons la tente, les sacs de couchages, les matelas, etc... Nous prenons le traineau et tout ce qui nous semble utile dans le sac à dos. Mais au moment de le mettre sur le dos « OUCH ! C’est lourd ça ne va pas l’faire ! ». Nous réouvrons le sac, vérifions si tout est vraiment utile : le thermos avec de l’eau chaude ? Nous avons le réchaud pour ça ! La seconde paire de gants de ski ? Pas besoin. Le sac des peaux de phoques pas besoin. . .
Eh bah voilà ! C’est déjà mieux, la version ultralight ça sera pour plus tard.
Nous voilà prêt, nous embarquons tout le matériel, et Laïka (le chien) dans la voiture de Joff et c’est parti ! Enfin... presque, quelques instants après avoir démarré je me rends compte que mes skis sont restés dans ma voiture. Retour au chalet pour aller les chercher. Une fois ceux-ci récupéré nous repartons et cette fois pour de bon vers notre aventure, et plus précisément en direction du départ de l’itinéraire raquette fait quelques jours plus tôt.
Une fois sur place, nous sortons notre matériel de la voiture, ensuite, nous montons le traineau, attachons les peaux de phoques sur nos skis, mettons nos sacs sur le dos et nous voila parti... Cent mètres plus tard notre fidèle berger allemand nous fait un gros caca en plein milieu du chemin.... Personne en vue et pas le courage de sortir la pelle à neige pour ramasser, on recouvre la mine de neige. Ça fera une belle surprise pour les suivants :)
Peu de temps après le départ nous arrivons à une première bifurcation. Deux choix s’offrent à nous : soit continuer l’itinéraire raquette avec une pente douce et que nous avons déjà fait dimanche passé. Soit prendre un autre chemin plus raide, mais qui semble plus court. Ai-je déjà mentionné que nous sommes des aventuriers ? Ça sera la deuxième option. Nos jambes s’en souviennent encore ! La montée était bien raide et l’étroitesse du chemin a rendu le guidage du traineau délicat, devant à plusieurs reprises le redresser. En effet, une personne devant pour le guider et une autre personne attachée à l’arrière ne suffisait pas à l’empêcher de tomber. Quelques heures plus tard, notre technique du maniement du traineau s’améliore et avec Laïka attaché au baudrier du tracteur la montée est quelque peu plus facile.
La journée est chaude et nous finissons la montée jusqu’au restaurant du pied du Hohneck en t-shirt. Une petite pause gastronomique s’impose avant d’attaquer la dernière ascension et de planter notre tente. Trio de saucisses avec une bière pour l’un et assiette de fromage et charcuterie avec un vin chaud pour l’autre. Ça c’est la vraie aventure.
L’air se rafraichit et si nous voulons planter la tente avant le coucher du Soleil nous ferions bien de nous remettre en route. Pour cette dernière ascension, nous inversons les rôles : moi et Laïka faisons les tracteurs et Joff s’occupe de stabiliser le traineau. Et il n’y a pas un poste plus facile que l’autre.
1h environ avant le coucher du Soleil au sommet du Hohneck, pas de temps à perdre. Il faut installer la tente si nous ne voulons pas finir dans le noir.
Première étape : installation de la bâche et bloquer les bords avec de la neige, pas envie qu’elle se transforme en tapis volant.
Seconde étape : monter la tente ! Les sardines dans la neige ? Ça ne sert à rien. Un plan B ? Voyons voir ce que nous avons sous la main qui pourrait servir d’ancrage ? Les skis et les bâtons.
C’est parti pour enterrer notre matos. D’abord les quatre skis de chaque côté de la tente, ensuite, des bâtons pour les coins et même la pelle à neige y passe pour stabiliser une face de la tente. Et tout ça, avec Laïka qui joue autour à attraper la neige qu’on jette ou à gratter des morceaux dans toutes les directions.
La tente enfin installé et le Soleil . . . lui, il est déjà couché. Le couché de Soleil au sommet ça sera pour une autre fois. Je profite de cette belle nuit pour faire quelques photos avant de me glisser dans mon duvet.
Le sommeil n’est pas profond, dès que notre tête sort un peu trop du duvet, le froid vient nous réveiller et en plus le vent à quelque peu augmenter. Espérons que la tente tienne...
Merde ! Il est dix heures et le Soleil et déjà levé, je sors de la tente et là je vois d’autres tentes qui sont venu s’installer à coté de nous. Aurait-on lancé un nouveau spot de camping ?
Le réveil sonne, ce n’était qu’un rêve. Il est 4h du matin et mise à part le vent qui fait claquer la toile de tente on entend aucun bruit. L’air est froid, ça ne va pas être facile de sortir de mon sac de couchage. Apres une petite séance de bonjour avec Laïka il faut prendre nos affaires, les mettre dans le duvet pour les chauffer et les enfiler. Pas facile tout ça, pour motiver les troupes : un peu de musique ! Il nous faudra une heure pour enfin sortir de nos sacs de couchage et commencer le rangement.
Nos affaires empaquetées, le plus dur reste à faire : replier la tente. Avec le vent et notre position sur au sommet il ne faut pas faire n’importe quoi sous peine de voir notre tente s’envoler dans la nuit. Nuit qui commence à disparaitre puisqu’une faible lueur pointe à l’horizon. Pas de temps à perdre si nous voulons profiter du lever du Soleil.
Première étape : récupérer la bâche qui se trouve sous la tente qu’on fourre dans le sac, le pliage ? Ça sera pour une autre fois. Seconde étape : la tente. Il nous faut bien réfléchir à la stratégie, et savoir de quel côté commencer pour ne pas qu’elle nous revienne sur la figure. Tout d’abord les ancrages de la face opposé au vent, démonter les arceaux, les coins opposés au vent, enrouler la tente, les coins face au vent et pour finir le côté face au vent. Comme pour la bâche on repassera pour un pliage selon les normes. Les skis eux ont résistés à la nuit sous la neige et on bien rempli leurs rôle d’ancrage.
La frontale sur la tête, les skis chaussée, le traineau attaché c’est le moment de partir se trouver un coin pour un petit déjeuner au lever de Soleil.
La libération du sac de couchage ayant pris plus de temps que prévu nous n’atteignons pas le sommet du Kastelberg avant le lever du jour. Nous nous installons près d’un gros rocher, installons la caméra pour immortaliser ce début de journée et nous préparons un thé. Comme petit déjeuner du poulet aigre doux et des lentilles au jambon.
Un vrai bonheur ces paysages. Mais il est temps de repartir, le froid de l’inactivité devient de plus en plus pesant.
Encore une dernière montée pour arriver au sommet et les tire-fesses du Kastelberg dorment encore. Nous voilà parti pour la dernière descente dans les bois vers notre point de rendez-vous avec notre assistance logistique à savoir la seule femme du séjour : Camille !
Pour finir je dirais que freiner un traîneau et un skieur en chasse neige n’est pas de tout repos pour les jambes, mais la fin de l’aventure est là au bout de la route et me laisse avec des souvenirs plein la tête.